Ah ! Quel choix difficile de citer seulement 3 livres qui ont changé ma vie !
Je lis beaucoup et il y a beaucoup de livres qui ont grandement influencé ma vie. Mais pour ce blog, je citerai donc 3 livres qui ont changé ma vision de l’équitation et qui ont façonné mon approche actuelle avec les chevaux :
- À l’écoute du cheval de Lesley Bayley
- Je parle aux chevaux, ils me répondent de Henry Blake
- Paddock Paradise, une approche naturelle de la pension pour chevaux, de Jaime Jackson
« À l’écoute du cheval » de Lesley Bayley

J’ai acheté ce livre il y a longtemps, vers 2005 ou 2006. Je pensais y trouver des bonnes pratiques pour prendre soin des chevaux, mais j’y ai trouvé bien plus que ça.
L’auteur prend en compte la personnalité, le moral du cheval autant que ses besoins physiologiques pour établir ses conseils. Lesley Bayley insiste beaucoup sur le langage corporel des chevaux et apporte des tips pour prendre soin de son cheval. On trouve bien les conseils à propos de l’hébergement, de l’alimentation, du bien-être, mais aussi comment aborder un cheval avec la bonne posture (de proie, pas de prédateur), avoir un comportement rassurant pour le cheval, s’imposer sans se faire craindre, etc…
Evidemment, les cavaliers voient de quoi je parle 😉 en 2005, cette approche était assez nouvelle pour moi, ce n’est pas forcément l’équitation qu’on m’avait enseigné jusque là (et qui pourtant prenait en compte les besoins du cheval un peu mieux que dans d’autres centres équestres).
En plus, le livre est facile, agréable et rapide à lire car il propose de nombreuses photos en situation qui illustrent bien les explications.
Ce que ce livre m’a apporté :
Il faut savoir qu’ado, je rêvais de devenir zoologiste, c’est-à-dire : étudier les animaux dans leur milieu naturel, observer leur comportement pour comprendre leurs réactions.
Avec ce livre, j’ai renoué avec cette passion, cette curiosité viscérale qui m’anime depuis l’enfance et combinée avec mon amour des chevaux : les observer pour les comprendre.
Avec le recul, en relisant quelques pages de ce livre pour écrire cet article, je me rends compte que de nombreux conseils nous paraissent évidents maintenant que nous connaissons les chuchoteurs. Mais en 2003, quand ce livre a été publié, c’était assez novateur.
« Je parle aux chevaux … ils me répondent » de Henry Blake

J’ai lu ce livre en 2014. Je m’en souviens tellement il m’a marqué. Je l’avais emprunté à la bibliothèque (oui en tant que grande lectrice, il vaut mieux que je trouve une bibliothèque sinon le budget lecture devient vite indécent 😉 ). J’ai cru que c’était une simple biographie d’un homme de cheval, mais pas du tout, enfin si, un peu.
Henry Blake retrace son parcours de son enfance en Angleterre et de sa jeunesse à parcourir les foires et marchés pour acheter des chevaux à valoriser. Au travers des différents chevaux qui vont croiser sa route, il remarque des comportements étranges qui attirent son attention, et qui lui font penser que les chevaux sont plus que de simples animaux de compagnie. A son époque, années 1950-60, il met en place les bases de l’éthologie.
Il se lance alors dans des expériences empiriques pour démontrer que les chevaux détectent des signaux presque imperceptibles pour comprendre le monde qui les entoure. Il en vient même à prouver que les chevaux communiquent entre eux.
Henry Blake partage beaucoup d’anecdotes
Par exemple, il cache une récompense sous un seau dans un alignement de plusieurs seaux. Il a mis en place la récompense dans la cour devant les box des autres chevaux qui l’ont vu faire. Il va ensuite chercher un cheval situé dans une autre cour et qui ne l’a pas vu placé la récompense. Le cheval trouve alors la friandise rapidement sous le seau. Il renouvelle une centaine de fois cette expérience pour prouver sa fiabilité. Par exemple, avec d’autres chevaux, à d’autres horaires, avec d’autres soigneurs, d’autres couleurs de seau, et en menant aussi la contre-expérience : cacher la friandise hors de la vue des autres chevaux, le cheval alors ne trouve pas la récompense du 1er coup.
Ces constats lui ont permis d’établir les bases de ce qu’on appelle désormais la communication animale.
Ce que le livre m’a apporté :
J’ai toujours ressenti une grande attirance pour les chevaux, et je me suis toujours demandée pourquoi. Je n’ai pas fait d’équitation avant l’âge de 16 ans et personne ne possédait de cheval dans ma famille. Pourtant j’ai toujours été fascinée par ces animaux plus que par d’autres.
Avec le livre de Henry Blake, j’ai compris que c’était la sensibilité des chevaux qui m’avait touchée. Et je le confirme aujourd’hui encore plus que je suis à leur contact tous les jours.
Ce livre m’a amené à faire des recherches sur la communication animale et même à faire des stages. Je ne pratique pas la communication animale aujourd’hui, même si j’ai obtenu des résultats troublants lors des stages.
Mais je me sers de mon hyper-sensibilité et de celles des chevaux pour établir des liens de confiance très rapidement et prendre soin d’eux de mon mieux, même s’il reste toujours à apprendre.
« Paddock paradise, une approche naturelle de la pension pour chevaux » de Jaime Jackson

J’ai lu ce livre en 2022. Écrit par un maréchal-ferrant américain, il rassemble ses observations du mode de vie des chevaux sauvages dans le désert de Californie.
Dans les années 80-90, il doit gérer des ranchs où se trouvent de nombreux mustangs. Il constate que l’état des pieds des chevaux sauvages est bien meilleur que celui des chevaux de selle qui passent leur vie en box ou sous la selle. Il part alors observer les mustangs dans leur état naturel et il met au point un système d’hébergement qui reproduit l’environnement naturel des chevaux.
Conception d’un système d’hébergement adapté aux chevaux
Basé sur le déplacement, puisque que c’est ce que font les mustangs à longueur de journée, il nomme Paddock paradise, un système de piste équestre sur laquelle les chevaux sont obligés d’avancer pour trouver nourriture, eau et abri. Il pousse même le détail en installant des haut-parleurs qui diffusent parfois des cris de cougars, le prédateur naturel du cheval aux Etats-Unis.
En prenant en compte l’ensemble des besoins du cheval, Jaime Jackson a créé un mode d’hébergement mieux adapté que les box, paddock auxquels sont soumis de nombreux chevaux partout sur la planète.
Ce que le livre m’a apporté :
Je voulais lire ce livre depuis longtemps car je suis chargée du bien-être de chevaux hébergés chez moi depuis 2016. Je ne me serai pas posée autant de questions si je n’avais pas eu des shetlands.
Si vous n’en avez jamais eu, ce sont des petits poneys originaires des îles shetlands. Dans leur milieu naturel, ces poneys n’ont quasiment rien à manger, à part quelques herbes sèches, du lichen et des « cailloux » (je plaisante). Leur métabolisme est adapté à ce régime alimentaire et à des conditions de vie très rudes avec de la neige en hiver et des températures plutôt fraîches (c’est un euphémisme).
Bref, en Normandie, où le climat est doux et l’herbe verte toute l’année, ces poneys ont de gros soucis d’obésité et donc de fourbure !
Quand j’ai eu Farida, qu’elle était au pré avec Eglon (selle français) et Troïka (double poney), c’était ingérable. Elle était toujours en embonpoint, à la limite de la fourbure et je ne pouvais pas la séparer de ses 2 compagnons sous peine de déprime. J’ai longtemps chercher un système pour limiter la quantité de nourriture ingérée sans trop limiter les 2 autres qui avaient des besoins plus élevés.
L’arrivée d’une autre shetland, Sucrette, m’a beaucoup simplifié la vie. J’ai aussi déménagé ce qui m’a amené à gérer plusieurs petits prés éloignés les uns des autres. Et c’est là que j’ai mis en place une sorte de pâturage tournant incluant un paddock sans herbe. Les shetlands étaient un jour au pré, un jour au paddock, etc… ce qui convenait beaucoup mieux à leurs besoins. Même si les prés ne communiquaient pas, comme je changeais les ponettes de pré tous les jours, finalement elles marchaient pas mal.
Aujourd’hui, j’ai mis en place un système de piste équestre inspiré du Paddock paradise, mais avec un accès à l’herbe très limité (en paddock paradise, il n’y a pas d’herbe du tout). Le livre de Jaime Jackson m’a permis de comprendre un peu mieux les besoins des chevaux et d’adapter mon pré pour en faire une piste équestre avec des éléments éloignés pour forcer les ponettes à marcher. Farida et Sucrette sont maintenant en pleine forme, autant que leur permet leur âge (Farida a 28 ans).
Conclusion
Ces 3 livres ont chacun changé ma vision du monde équestre à différents moments de ma vie. Évidemment, ils ne sont pas les seuls, j’ai lu beaucoup d’autres livres sur les mêmes thèmes pour rassembler les infos issues de sources différentes et ainsi me forger mon propre avis.
J’ai lu d’autres livres passionnants sur les chevaux, la communication animale, des autobiographies de passionnés des animaux (comme Jane Goodall), des livres de soins pour les animaux en général, et du développement personnel aussi. Aujourd’hui je lis des livres mêlant les deux : chevaux et développement personnel car comme je le pressentais enfant, les chevaux sont des êtres hyper-sensibles qui peuvent nous aider à nous épanouir.
Cet article fait partie d’un événement interblogueurs, organisé par Olivier Roland des Livres pour changer de vie, qui nous permet d’échanger sur les livres qui nous tiennent à coeur. Comme vous pouvez le voir sur la photo des livres qui ont changé ma vie (photo d’entête de l’article), je m’intéresse aussi à l’écologie, à l’autonomie et à la sobriété énergétique. Ma prochaine lecture sera sûrement ce petit livre « Un million de révolutions tranquilles » de Bénédicte Manier qui parle justement de tous ces petits efforts/changements qui deviennent ensuite des habitudes qui changent le monde, comme avec les chuchoteurs américains et l’éthologie 😉